Faut-il FORCÉMENT être heureux au travail ?

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QVCT, bonheur au travail, épanouissement professionnel
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Bonheur, plaisir, faire ce que l’on aime, ne plus supporter les contraintes, voilà ce que les gens recherchent en 2022 dans leur travail. La crise que nous traversons le prouve chaque jour aux infos avec des secteurs d’activité en déperdition totale par manque de ressources humaines. Au-delà des rémunérations, ces secteurs n’arrivent pas à recruter parce que les candidats potentiels ne trouvent pas dans les métiers proposés suffisamment de bonheur ou de plaisir. Alors, les entreprises rebondissent proposant toujours plus de bonus comme une salle de gym, un massage hebdomadaire ou d’autres aménagements permettant d’entretenir le bien-être au travail des salariés. Vous aussi vous recherchez tout cela dans un job ? Aujourd’hui, je vous propose de réfléchir à cette notion de bonheur au travail en vous demandant s’il faut forcément être heureux au travail.

Le happiness management, qu’est-ce que c’est ?

Comme tous les mots anglicisés, le happiness management est arrivé des USA dans les grandes entreprises françaises il y a quelques années pour s’assurer d’avoir des collaborateurs happy, heureux, au bureau.

C’est pour cela que les annonces d’emploi vont plus loin que la description du poste, les compétences requises. On retrouve dans les avantages des arguments sensés attirer et convaincre les gens que c’est l’entreprise de rêve.

Bonus du job : locaux refaits, ambiance conviviale avec afterwork hebdomadaire, évènements d’entreprise réguliers, tournoi de baby foot, etc.

Au premier abord cela parait cool.

Les entreprises ont trouvé un nouveau moyen de proposer du plaisir et de la détente au travail tout en augmentant la productivité. En effet, selon diverses études, avec des salariés plus détendus grâce à des pauses ludiques et divertissantes sur le lieu de travail, la productivité serait augmentée de 12%.

Le bonheur au travail vs. qualité de vie au travail

Même si toutes les attractions proposées contribuent à votre bonheur au travail, sont-elles suffisantes pour une bonne qualité de vie au travail ?

En effet, tous ces événements comme les after works, les tournois sportifs entre collègues, les déjeuners thématiques et autres activités de groupe mettent une forme de pression invisible et pourtant bien là.

Si vous déclinez sans cesse, vous passez pour le raba-joie ou le radin. Si vous participez à chaque fois, vous mettez votre vie privée en danger. Quant à votre hiérarchie, comment garantir son impartialité quand il s’agit d’augmentation et d’évolution ?

Durant ces moments conviviaux des liens se créent et poussent incidieusement les uns et les autres à donner encore plus de choses à l’entreprise sans s’en rendre compte.

Qu’en est-il de la mère de famille qui ne peut pas assister à ces événements en dehors des horaires de travail, car son 2e job commence à la fin de sa journée au bureau ?

Qu’en est-il de celui qui n’est pas sportif ou qui est titmide ?

Qu’en est-il de ceux qui ont des activités en dehors et qui veulent profiter de leur famille et de leur vie ?

Google et Facebook sont bien connus pour offrir ce type de avantages et en échange espère que leurs collaborateurs passeront le plus de temps possible dans les locaux de l’entreprise.

On ne parle donc pas de qualité de vie au travail.

Celle-ci est plus apparentée avec un temps de travail aménageable, des horaires flexibles, des équipements de bureau adaptés et confortables. On parle aussi par là de santé, de sécurité pour les collaborateurs. L’aération, la climatisation, les temps de pause, l’hydratation, la restauration sont des éléments pour le coup à prendre en compte dans la qualité de vie au travail.

Mais laissez-moi vous poser une question.

Si votre entreprise propose toutes ces jolies choses pour cultiver votre bonheur au travail et même la qualité de vie au travail, et que pour autant votre job ne vous apporte aucun sens, aurez-vous envie de rester ?

La différence entre bonheur au travail et sens au travail

Certes les avantages qui contribuent au bonheur sont importants. Le sont-ils autant que faire un travail qui vous motive, qui a du sens et qui par l’accomplissement de celui-ci vous rend heureux ?

Je crois sincèrement aujourd’hui que la quête de sens a bien plus de poids que n’importe quel gadget. Le sens, l’impact, l’utilité, la reconnaissance de ce que l’on est, de ce que l’on fait.

Les gens sont à la recherche de ce sens qui leur donne la motivation de se lever le matin et d’accomplir de grandes choses grâce à leurs petites actions.

C’est au final trouver du sens dans le travail qui rend les gens heureux au travail.

Le bonheur au travail renvoie à cette notion de satisfaction immédiate contrairement au sens qui emmène les gens sur un chemin pas toujours simple ni sans embuches.

Alors, faut-il être forcément heureux au travail ?

Il est peut-être temps d’arrêter de remplir la tête des gens avec des attentes parfois irréalistes vis-à-vis du travail et plus d’essayer de montrer aux collaborateurs ce qu’ils peuvent accomplir pour faire avancer le monde et trouver par là une forme de bonheur, mais surtout du sens.

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